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le 3 mars 2025
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Publié le 3 mars 2025– Mis à jour le 6 mars 2025
HarmFisc, vers une fiscalité équitable et durable
Laurence Jacquet, enseignante-chercheuse et professeur à CY Cergy Paris Université, est lauréate du programme Horizon 2023 pour son projet sur la cohérence des systèmes fiscaux dans un contexte d'augmentation des inégalités.
CY Initiative : Pourriez-vous vous présenter et nous en dire plus sur votre carrière et vos thématiques de recherche ?
Laurence Jacquet : J’ai rejoint CY Cergy Paris Université en 2011, où j’ai intégré le laboratoire THEMA. C’est l’un des rares laboratoires en France où l’on retrouve une unité mixte de recherche spécialisée en sciences économiques et en sciences de gestion. L'unité est placée sous la double tutelle de CY Cergy Paris Université et du CNRS. Avant de rejoindre CY, j’exerçais en Norvège à la Norwegian School of Economics (NHH) de Bergen en tant qu’économiste publique, dans une équipe qui travaillait sur les questions de redistribution et les questions environnementales.
Le sujet central de mes recherches est l’économie publique, avec notamment un focus sur les questions de taxation et de redistribution. Cela concerne donc les inégalités, mais pas seulement. Cela prend également en compte l’efficacité économique. Très tôt dans ma carrière, je me suis intéressée à la cohérence des systèmes fiscaux dans un contexte d'inégalités. Ce sujet m’intéresse particulièrement car il s’inscrit dans l’actualité. Le laboratoire THEMA compte d’autres chercheurs travaillant sur la fiscalité, comme mon collègue Guillaume Chapelle qui travaille sur la taxation de l'immobilier.
Laurence Jacquet : J’ai rejoint CY Cergy Paris Université en 2011, où j’ai intégré le laboratoire THEMA. C’est l’un des rares laboratoires en France où l’on retrouve une unité mixte de recherche spécialisée en sciences économiques et en sciences de gestion. L'unité est placée sous la double tutelle de CY Cergy Paris Université et du CNRS. Avant de rejoindre CY, j’exerçais en Norvège à la Norwegian School of Economics (NHH) de Bergen en tant qu’économiste publique, dans une équipe qui travaillait sur les questions de redistribution et les questions environnementales.
Le sujet central de mes recherches est l’économie publique, avec notamment un focus sur les questions de taxation et de redistribution. Cela concerne donc les inégalités, mais pas seulement. Cela prend également en compte l’efficacité économique. Très tôt dans ma carrière, je me suis intéressée à la cohérence des systèmes fiscaux dans un contexte d'inégalités. Ce sujet m’intéresse particulièrement car il s’inscrit dans l’actualité. Le laboratoire THEMA compte d’autres chercheurs travaillant sur la fiscalité, comme mon collègue Guillaume Chapelle qui travaille sur la taxation de l'immobilier.
CY Initiative : Vous avez été lauréate de l’appel à projets 2023 de CY Initiative avec HarmFisc. En quoi consiste ce projet ? Et quel est son objectif ?
Laurence Jacquet : Le projet HarmFisc (pour “Harmonisation Fiscale”) s'intéresse à la cohérence des systèmes fiscaux dans un contexte où les inégalités ont augmenté. On s'intéresse également à l'utilisation des systèmes fiscaux comme un des leviers pour réduire la pollution et lutter contre le réchauffement climatique. En tant qu’économistes, nous nous attaquons à ce type de question à travers le prisme de la fiscalité, en prenant en compte les modifications de comportement induites par la fiscalité. Concrètement, lorsqu’il y a une réforme fiscale, les décisions prises par les individus et les entreprises changent. Par exemple, les entreprises peuvent ajuster leurs investissements en réponse à un changement d’imposition pour augmenter les bénéfices, ou prendre certaines décisions afin de bénéficier de déductions fiscales. Nous nous concentrons principalement sur la taxation des revenus du travail, du capital et du foncier. Je travaille avec de nombreux chercheurs internationaux sur ce sujet.
CY Initiative : Concrètement, comment va se déployer ce projet ?
Laurence Jacquet : L’objectif est de comprendre parfaitement les systèmes fiscaux existants, et pour ce faire, je travaille avec des fiscalistes et des juristes qui viendront compléter ma vision d’économiste. Nous serons également en lien, en France comme à l’étranger, avec des décideurs institutionnels dans le domaine de la fiscalité et de l’immobilier. Notre travail s’appuiera sur des données américaines, norvégiennes et françaises que nous comparerons, l’’objectif étant de tenter de valider nos modèles théoriques à partir de ces données.
Nous allons tout d'abord nous intéresser à la taxation de tous les types de revenus (capital, travail, foncier). L'objectif est de comprendre dans quelle mesure la taxation peut être un outil permettant de contrebalancer les éventuels effets négatifs (sur les contribuables) des politiques de production : changement de règlementation / dérèglementation (accroissement de la concurrence ou modifications des barrières douanières, par exemple), recours à l’IA, etc. Notre travail de recherche permettra notamment de fournir aux décideurs publics une grille d’analyse des systèmes fiscaux, afin de voir dans quelle mesure ils peuvent être utilisés pour cela.
Un autre axe de recherche du projet consistera à développer la potentialité de la taxe foncière, couplée à d’autres instruments portant sur l’immobilier (primes environnementales ou de rénovation énergétique, par ex.), comme outils de redistribution et de lutte contre le réchauffement climatique. Nos modèles, mis en œuvre sur données réelles, permettront d’estimer et de projeter les impacts possibles de toute réforme fiscale. Le financement de ce projet par CY Initiative a permis de constituer une équipe de recherche internationale (France, Canada, Norvège, Pays-Bas), de faire collaborer des chercheurs de ces différents pays et d’accéder à de grandes bases de données.
