le 6 avril 2023
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Publié le 6 avril 2023 Mis à jour le 4 septembre 2023

Le LaboVivant de Trappes, un lieu d’expérimentation "vivant" qui s’appuie sur des ouvrages en démonstration

Depuis 2022, le projet CY Générations et le Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement (CEREMA) travaillent ensemble pour transformer les sites de Grand Quevilly et Trappes en Laboratoires Vivants sur les thèmes de la nature et du climat. Sur le site de Trappes ce n'est pas moins de 4,5 hectares situés dans les Yvelines qui se positionne comme “Solutions Fondées sur la nature” (LVSFN) pour la désimperméabilisation et la renaturation des sols. Rencontre avec Philippe BRANCHU, Chercheur, membre associé du CEREMA qui co-pilote ce projet.


En quoi consiste le LaboVivant des solutions fondées sur la nature de Trappes et quel est votre rôle ? 

Le LaboVivant des solutions fondées sur la nature de Trappes est un projet porté par le CEREMA et CY Générations. Il est partie intégrante des 11 actions concrètes portées par CY Cergy Paris Universtié dans le cadre de CY Générations, projet lauréat du PIA4 (Plan d’Investissement d’Avenir).  

Pour bien comprendre les enjeux et ambitions du laboratoire, il faut d’abord bien comprendre le rôle du CEREMA. Son rôle est d'apporter des connaissances, des savoirs scientifiques et techniques et des solutions innovantes au cœur des projets territoriaux pour améliorer le cadre de vie des citoyens. Il accompagne ainsi les politiques publics du Ministère de la transition écologique avec des postures qui peuvent être très en amont avec des recherches, et surtout des livrables les plus applicables possibles sur le terrain. Il s’agit de faire le lien entre la recherche et les acteurs plus opérationnels.  

L’objectif est d’aller encore plus loin et de faire de ce projet de laboratoire vivant un projet d’envergure pour le CEREMA et CY Générations.  

Justement, quel est le rôle du Laboratoire vivant de Trappes et comment CY Générations et le CEREMA travaillent sur le projet ? 

Il s'agit au départ d’une dynamique initiée avec le Ministère autour d’un plan national d’actions sur la gestion des eaux pluviales en ville. Le laboratoire constituait une vitrine des techniques disponibles sur le sujet pour montrer aux acteurs impliqués dans la gestion des eaux pluviales qu’il fallait les déconnecter et les gérer différemment.  

Aujourd’hui nous avons naturellement évolué vers des angles un peu plus large qui correspondent pleinement aux défis actuels et aux enjeux du CEREMA et de CY Génération. Nous travaillons notamment sur les enjeux liés à l’adaptation du changement climatique en ville, à l’artificialisation et l’imperméabilisation des sols mais avec une vision plus écosystème. Cela nous permet d’englober la vision de la nature en ville en partant de l’eau.  

Nous avons ensuite choisi de l’appeler laboratoire vivant car il était essentiel pour nous de construire un lieu d’expérimentation “vivant” qui s’appuie sur des ouvrages en démonstration mais également sur un écosystème qui fait le lien entre les actrices et acteurs de la recherche, de l’innovation et les usagers.  
Notre but est de construire du lien entre public, privé et population et de montrer que le secteur économique est force d’innovation pour développer des solutions qui répondent aux enjeux des collectivités. 

Avec CY Générations, c’est une autre dimension qui s’offre à nous avec des synergies fortes qui peuvent être faites sur la recherche et la formation avec les différentes écoles et partenaires de l’alliance CY. Il s’agit de travailler ensemble à faire émerger ce projet et à ce qu’il devienne un lieu de rencontre et d’échange entre chercheurses et chercheurs, étudiantes et étudiants, entreprises et collectivités. 

Quelles sont les premières réalisations du LaboVivant ? 

2022 a été une année cruciale pour le laboratoire vivant puisque nous avons travaillé à son élaboration et à sa structuration. Nous avons organisé des ateliers et groupes de travail avec les différents acteurs que sont les collectivités, partenaires économiques et de recherche en local afin de bien comprendre ce qui était indispensable, ce qu’il ne fallait pas rater dans notre dispositif. Cela nous paraissait primordial de travailler l’esquisse du projet de laboratoire en co-construction avec les acteurs.  

Notre objectif est de construire un dispositif qui soit le plus évolutif possible afin qu’il dure dans le temps et qu’ils puissent accueillir des projets d’envergure au plus près des défis environnementaux actuels qui sont au cœur de enjeux de CY Générations et du CEREMA. 

Justement, pouvez-vous nous en dire plus sur les aménagements prévus et le plan d’implantation qui s’esquisse ? 

Le rôle du LaboVivant est de sensibiliser et de faire de la pédagogie autour des sols et de l’eau. Cela passe notamment par des dispositifs permettant de comprendre ce qu’est qu’un sol, les différents sols que l’on retrouve en ville et comment on peut adapter leur qualité par rapport à un usage déterminé. 

L’objectif est ainsi de construire sur le site un circuit de visite où on trouvera différents aménagements qui correspondent à différents types de milieu urbain où l’on a désimperméabilisé les sols, où l’on récupère les eaux de toiture ou de parking pour les gérer dans le sol. C’est l’objectif prioritaire aujourd’hui.  

Plus concrètement, il s’agira de construire un chemin des sols qui permettra de montrer la diversité de ces derniers avec une visualisation concrète de ce que c’est de l’intérieur. Les visiteurs, qu’ils s’agissent de citoyennes et citoyens, de collectivités, d’étudiantes et étudiants..., pourront rentrer dans le sol grâce à une galerie montrant d’un côté un sol en place mais artificialisé et de l’autre côté un sol naturel, les deux exposés aux intempéries comme ils le seraient dans la vie de tous les jours. En sortant de ce chemin, ils arriveront dans une maison en terre crue qui montrerait les cycles vertueux et l’économie circulaire autour de la gestion des terres et des sols. Il s’agirait d’un lieu pédagogique unique.  

Avec le Labovivant nous souhaitons aller de la sensibilisation avec des dispositifs de ce type, à des démonstrations plus scientifiques. Le site pourrait ainsi accueillir des acteurs économiques, des PME ou start-up innovantes qui ont envie de développer des choses nouvelles sur la thématique de l’eau et des sols. Ils pourraient venir tester leur innovation, leur technologie dans des structures modulaires qui s’adapteraient au besoin de chacun. 

L’objectif serait de balayer ce spectre qui va du citoyen au chercheur avec des approches qui sont différentes mais qui reposent sur le transfert de connaissances.  

Quels sont les projets à venir pour la plateforme ? 

Au-delà de la partie implantation qui est un élément important pour le LaboVivant, nous travaillons avec CY Générations sur deux grands objectifs : intégrer la formation à ce dispositif et développer toujours plus la recherche en créant des synergies fortes entre les chercheurs du CEREMA et les chercheurs de CY Alliance et de CY Cergy Paris Université.  

Sur le plan de la formation nous pourrions par exemple co-créer des modules de formation faisant du laboratoire une zone d’expérimentation, un environnement pédagogique terrain pour les étudiants.  

Côté recherche, l’objectif serait d’organiser des ateliers de co-construction pour que les chercheurs de CY Générations et du CEREMA se rencontrent pour identifier des synergies, des thématiques sur lesquelles travailler ensemble.